De Eduardo de Filippo

Salle des Variétés à Monaco à 20h30 le 4 & 5 Mai 2006
Salle des Variétés à Monaco à 20h30 le 06 Mai 2006 au profit de

” L’OEUVRE DE SOEUR MARIE”

Mise en scène de Clélia Pastor

Filumena, ex-prostituée, feind d’être mourante afin de se faire épouser par son amant, Domenico Soriano.
Ayant découvert la supercherie, ce dernier veut annuler le mariage.
C’est alors que Filumena il lui révèle avoir trois fils et que l’un d’eux serait le fils de Domenico Soriano.
Initialement l’homme est furieux et insiste dans sa demande d’annulation du mariage, mais veut absolument
savoir le quel des trois enfants est son fils. Mais Filumena, têtue, consent à la première demande et oppose
un énergique refus à la seconde. Finalement le conflit s’apaise et la femme réussira à se faire épouser lors
d’une cérémonie officielle et à obtenir la reconnaissance des trois enfants.

Dans le théatre Eduardien, Filumena est la seule protagoniste féminine, tant dans les caractéristiques
historiques masculines que féminines, c’est-à-dire le sens de la réalité, l’obstination, la perséverance et
la détermination qui, comme une nouvelle Don Quichotte, la projette envers et contre tout pour affirmer
son rêve : la famille.

Dans son refus catégorique, obsessionelle, héroïque et dramatique contre la dislocation de la famille,
et à travers l’orgueille d’une mère, elle recherche et impose ce besoin d’unité qu’elle n’a pas connu dans
son enfance, ni trouvé dans sa vie d’adulte, dans une confrontation entre un passé douloureux et un présent
se voulant idéal, désiderant à tout prix être reconnu en tant qu’épouse et en tant que mère par Domenico Soriano.
Medea au contraire, ne sacrifie pas ses fils, mais lutte pour assurer leur stabilité et dignité.
Filumena est ignorante, analphabète, ne parle que le dialecte, mais elle est également capable de s’affirmer et de
défendre ses principes de loi, en opposant exclusivement la force de ses sentiments.
En exprimant le point de vue de l’auteur, elle se révèle la depositaire de valeurs plus authentiques, familiales
et du respect de la personne, en revendicant à travers le thème de la maternité; d ‘où la necessité de sortir
de la duperie et de la simulation, en confiant d’abord à son mari et ensuite à ses enfants d’être leur mère.
Mais le besoin de rachat, de changement, l’obstination à vouloir la métamorphose positive, même au delà
de la duperie.

Elle se heurte au refus de changement de l’homme à l’immobilisme qui le lie avec son passé d’homme riche et égoïste

Sur scène Filumena cherche continuellement à s’expliquer avec les raisons du coeur, tandis que Domenico s’amuse
l’humilier en tentant de lui imposer ses lois, contre lesquelles la femme oppose sa loi personnelle, non sanctionnée et
non attestée de documents écrits, mais la loi des sentiments, écrite sur un morceau de papier qui lui permettrait de
révéler à l’homme, sans l’ombre d’un doute, lequel des trois enfants est son fils. Mais cette femme ne veut pas d’un
père pour un seul de ses enfants, mais pour les trois, c’est pour cela qu’elle ne résoudra jamais cette énigme.
Et ce sera vraiment la revendication féminine qui s’affirmera, le besoin de fonder le foyer qu’elle a toujours désiré et
voulu pour elle et ses enfants.

A la fin du troisième acte, cette femme qui n’a jamais versé une larme dit : “sais-tu quand est ce que l’on pleure, quand
on sait ce qui est bon pour nous et qu’on ne peut pas l’obtenir ! Mais Filumena Marturano ne connait pas ce qui est
bien.”
Elle s’écroulera, en larmes en présence de son mari devenu compréhensif, et qui s’exclame sur un ton presque libéré :
” Femme, je pleure… qu’il est bon de pleurer !”

Distribution :

Filumena Marturano : Danielle Daumerie
Domenico Soriano : André Louis Matias
Alfredo Amoroso : Jean-Michel Rosa
Rosalia Solimene : Catherine Ba
Diana : Patricia Rambaud
Lucia : Frédérique Catalan
Umberto : Victor Eliodori
Riccardo : Fabien Coutant
Michele : Xavier Carasco
Maître Nocella : Dominique Devissi
Teresina : Corinne Forti
Serveur : Patrice Rossinelli

Son : Guillaume Pomaref
Décors : Compagnie Florestan
Costumes : Compagnie Florestan